Mort de l'AMI (suite)

R.Magellan magellan at netrio.com.br
Mon Oct 26 17:54:41 PST 1998


It is too early to fete the death of AMI (MAI), isn't it? (see below)

In solidarity, Roberto.

1848 / 1998: Proletarier aller Länder, vereinigt euch !

Paix entre nous, guerre aux tyrans (....) Ouvriers, paysans, nous sommes Le grand PARTI DES TRAVAILLEURS. (L' Internationale)

##################################################### Date: Mon, 19 Oct 1998 17:52:39 +0200 To: "Attac" <attac at rosa.bok.net> From: Philippe Riviere <PhR at attac.org> Subject: Mort de l'AMI (suite) Sender: <attac at rosa.bok.net> List-Subscribe: <mailto:attac-on at rosa.bok.net> List-Unsubscribe: <mailto:attac-off at rosa.bok.net> X-URL: <http://Attac.org>

Bonjour,

ci-dessous quelques-unes de vos réactions à notre message concernant l'AMI :

Et n'oubliez pas de rendre visite au site d'Attac. - http://Attac.org _________________________________________________________________

Félicitations! Quel beau travail! Suivant l'exemple et le raisonnement du gouvernement français dans son rejet de l'AMI dans sa forme actuelle, nous avons l'intention d'introduire une résolution dans le même sens à l'occasion d'une série de conférences qui se déroulent au Canada en ce moment. Plusieurs groupes du monde associatif au pays (au Canada comme au Québec) s'opposent à l'AMI dont le Conseil des Canadiens, le Centre canadien de politiques alternatives, ALTERNATIVES (Québec), Solidarité Québec et tant d'autres (il existe plusieurs milliers de groupes populaires au Québec et en Canada qui s'opposent à l'AMI).

La position de la France constitue certes une victoire pour ceux et celles qui ont lutté contre l'AMI. Il ne faut cependant pas s'y arrêter là. Nous devons demeurer vigilant car tout nouveau projet en ce sens risque de reprendre les mêmes thèmes et menacer les intérêts des états souverains comme ceux de la citoyenneté. ___________________________________________________________________

'Une belle victoire...'

Jack Ralite.

Etats généraux de la culture

'C'est la première fois qu'un traité international de cette ampleur se

trouve remis en cause. Sa philosophie inacceptable, substituant au

pilotage public du monde et des nations un pilotage privé traitant les

humains en invités de raccroc, est battu (...) Les Etats généraux de

la culture, qui depuis plus de deux ans travaillent contre

l'économie-hégémonie et le marché sans rivage, se félicitent de la

décision du premier ministre de retirer la France de la négociation de

l'AMI à l'OCDE, qui ignorait l'immense majorité de la planète. Un

nouvel espace public se crée. Sachons avec vigilance, mais surtout

avec imagination, contribuer à l'invention d'un projet d'avenir pour

le monde car, comme le dit si bien le poète Höderlin: 'Là où croît le

danger croît aussi ce qui sauve.'

Jean-Jacques Beineix

Cinéaste

'Cela prouve: 1. que l'on a un bon premier ministre et 2. que l'action

menée parfois dans le doute voire les risées de certains - pas vous,

mais j'ai en tête certaines manchettes de journaux sur le thème 'ça y

est, ils reviennent' - peut déboucher. On vit encore en démocratie. Le

citoyen peut encore questionner les hommes politiques. Les cinéastes

sont des gens qui regardent la société, ont les yeux ouverts - ce qui

est normal d'ailleurs! - et ce qui arrive est une belle victoire. Je crois

aussi, n'en déplaise à MM. Minc, Madelin et quelques autres, que l'on

s'aperçoit que leurs théories sont dangereuses. Il est facile d'avoir

une attitude méprisante envers le citoyen de base qui doute. Mais on a

travaillé - merci aux technologies modernes et à Internet -, on s'est

rassemblés, on fait bouger les choses. Et on reste toujours

vigilants'.

La coordination contre l'AMI

Cette coordination, formée de plusieurs dizaines d'associations

d'Europe, d'Amérique du Nord et du tiers monde, se félicite: 'La

décision du premier ministre, Lionel Jospin, va dans le bons sens,

mais nous restons mobilisés, notamment sur les lieux où la négociation

pourrait reprendre', comme l'OMC (Organisation mondiale du

commerce), a indiqué Susan George, experte en développement et

fondatrice de l''Observatoire de la Mondialisation'. Cette décision

montre que 'le mouvement social, s'il est uni, peut obtenir des

changements remarquables', a-t-elle ajouté.

extrait de l'humanité du 15/10/98 _____________________________________________________________________ PLUS DE L'ARTICLE DE LIBE, VOICI L'EDITO DE L'HUMA ET UN ARTICLE DU MEME JOURNAL PARUS LE 15 OCTOBRE. TOUTES LES ENERGIES SONT NECESSAIRES !

15 Octobre 98 - POLITIQUE

Editorial par Charles Silvestre

Vous avez dit mondialisme

La réponse faite par Lionel Jospin à Robert Hue sur l'AMI montre que la mondialisation n'est pas hors de portée du citoyen lambda.

Liberté, que de crimes on a commis en ton nom! Tous les crimes ne sont pas de sang, il en est qui se dissimulent sous des chiffres et des 'accords'. 'L'AMI, c'est l'ennemi', les hommes de culture qui ont tout de suite répliqué au projet d'accord multilatéral sur l'investissement ne s'y sont pas trompés. Aujourd'hui, cet accord prétend annuler toute entrave à la liberté de l'investisseur. Un tribunal saisi par IBM ou par Toshiba pourrait déclarer illégales, en France, les 35 heures ou la grève dans leurs établissements.

La gravité d'un tel projet situe l'importance de la décision prise par Lionel Jospin de rompre avec les négociations en cours sur l'AMI. La rupture a au moins trois dimensions. La première est celle de la rupture avec le secret. On est frappé de voir comment un projet aussi planétaire est élaboré par une sorte de petit comité clandestin. Le coup d'éclat qui s'est produit à l'Assemblée nationale française est déjà à cet égard une petite bombe. La critique sévère du contenu même du projet porte la rupture au fond. Certes, le premier ministre consent à des abandons de souveraineté dans le cadre de l'Union européenne, et 'dans un processus contrôlé par les Etats', mais il refuse 'les abandons de souveraineté à des intérêts privés, sous prétexte d'un code international d'investissements'. Il s'agit indéniablement d'un coup d'arrêt donné au déchaînement de ce que l'on nomme l'ultralibéralisme. L'allusion faite aux désordres des marchés financiers ne fait qu'en souligner le sens et la portée.

Il n'est pas exclu que, dans cette nouvelle approche, le coup d'arrêt ne se répercute pas également sur les abandons de souveraineté. Le premier ministre tient un propos nuancé à ce sujet, mais de fait la question se voit posée, y compris dans le cadre européen. La décision prise par Paris est une véritable gifle à sir Leon Brittan qui ne cesse de bafouer les intérêts vitaux des Etats au nom de l'Union européenne dont il est l'un des 'commissaires'.

Autre rupture, et non la moindre, la méthode employée pour remettre en cause le projet AMI qui fait référence aux prises de positions des associations, des syndicats, des milieux culturels, des partis. Et du même coup se profile pour tous ces acteurs, ayant remporté une première victoire, un formidable encouragement à poursuivre.

Donc la fameuse mondialisation n'est pas hors de portée du citoyen lambda qu'il soit salarié, cinéaste, militant associatif, syndicaliste. Un premier mouvement social, intellectuel et politique vient de déchirer un mauvais accord. Reste à obtenir un accord d'un tout autre type sur l'investissement favorable aux peuples. Que la décision du gouvernement ait été annoncée sous la forme d'une réponse faite par Lionel Jospin à Robert Hue montre que la gauche plurielle peut se grandir en accomplissant de tels actes.

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15 Octobre 98 - INTERNATIONAL

Négocié en secret depuis 1995, ce traité ultralibéral est remis en cause

AMI: le gouvernement dit non

LA France 'ne reprendra pas les négociations dans le cadre de l'OCDE' sur l'AMI devant reprendre le 20 octobre à Paris. C'est Lionel Jospin, qui a fait cette annonce, mercredi, devant l'Assemblée nationale, en répondant à Robert Hue. Et, soulignant le caractère global du rejet français, le premier ministre a affirmé: 'Les contestations de ce projet d'accord ne portent pas sur des aspects sectoriels ou techniques mais sur la conception même de cette négociation et pose des problèmes fondamentaux à l'égard de la souveraineté des Etats sommés de s'engager de façon irréversible' (voir page 4). Il s'agit d'un acte politique majeur, comme l'a indiqué le secrétaire national du PCF. En effet, le gouvernement français a proclamé publiquement - face à l'ensemble des pays de l'OCDE qui contrôlent 80% des investissements dans le monde - que le projet AMI doit être abandonné, dans son principe et dans sa logique. Cette dernière, rappelons-le, est celle de la toute puissance des multinationales dont les pratiques seraient légitimées et rendues juridiquement obligatoire. Toute législation nationale pourrait être remise en cause par un 'investisseur' qui considérerait qu'il s'agit d'un obstacle à sa recherche de profit. Il pourrait assigner un Etat devant une cour de son choix alors que l'Etat - ayant par l'approbation du traité renoncé à sa souveraineté - ne pourrait pas en faire autant. L'AMI est en discussion depuis mai 1995 au sein de l'OCDE. Derrière les portes closes du château de la Muette. Dans le silence et dans une totale opacité, car le projet, s'il devenait public, provoquerait une opposition quasi unanime, tant il est dangereux. Lorsqu'en début février 1997 'l'Humanité' en avait révélé la logique délétère de l'AMI, il n'y eut que peu de réactions. Seul le monde de la culture, et notamment les Etats Généraux de la culture, avait exprimé, à la même époque, son inquiétude et son opposition. En décembre 1997, lors d'un colloque organisé à l'Assemblée nationale par l'Observatoire de la mondialisation sous la présidence de Jack Lang, le projet est porté à la connaissance des parlementaires. La représentation nationale avait été tenue dans une totale ignorance de ce qui se tramait alors à l'OCDE. La bataille contre l'AMI a pris de l'ampleur au cours du printemps 1998. Une coordination nationale contre l'AMI se constitue. Les groupes communistes à l'Assemblée nationale et au Sénat, celui de la Gauche unitaire au parlement européen, puis le Mouvement des citoyens et des élus Verts interpellent le gouvernement français et la Commission européenne. Une première étape est alors franchie dans la remise en question de la négociation qui devait s'achever à l'OCDE le 28 avril dernier. Lionel Jospin et Dominique Strauss-Kahn répondant à des élus communistes, affirment que le projet 'ne sera pas signé en l'état'. Depuis le lancement du projet, des organisations non gouvernementales des pays du Sud et d'Amérique du Nord mènent, eux aussi, et avec des succès importants, notamment au Canada et aux Etats-Unis. Si le projet d'AMI est maintenant sérieusement remis en cause, cela ne signifie pas que les partisans de néolibéralisme aient abandonné leur intention d'imposer leur volonté. Le 18 mai à Londres, la présidence britannique de l'Union européenne et la Commission en la personne de Leon Brittan concluaient un Arrangement instaurant une Partenariat économique transatlatique (PET). Celui-ci internationalise les lois extraterritoriales américaines préconisant des sanctions économiques applicables à tout pays procédant à des nationalisation 'illégales' considérés comme des 'actes et comportements inamicaux'. Le document central du 'paquet' approuvé à Londres se réfère explicitement à l'AMI et à sa logique. Certes le président de la République et Lionel Jospin ont affirmé que la France ne se considérait pas concernée par cet accord. Mais l'on sait, comme l'a encore indiqué la semaine dernière Pierre Moscovici, ministre chargé des Affaires européennes (voir 'l'Humanité' du 8 octobre), que des discussions se poursuivaient à ce sujet au sein du Conseil des ministres européen. L'éventualité de la reprise du projet AMI au sein de l'Organisation mondiale du commerce - qui regroupe aujourd'hui plus de 130 pays - donne certes un cadre où les pays du Sud auront leur mot à dire. Mais hier déjà la Commission européenne a donné le ton: 'Nous accueillons très favorablement le soutien français à des règles internationales' et 'l'importance' que la France accorde aux 'pourparlers à l'OMC', a déclaré à Nigel Gardner, porte-parole de sir Leon Brittan. 'L'investissement est le moteur de la croissance économique et chacun s'accorde à dire que des règles internationales claires ne peuvent que bénéficier aux monde des affaires et aux consommateurs', a-t-il ajouté. Rien ne serait donc changé? MICHEL MULLER



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