OMC : l'Europe se divise face à l'Amérique
Mis à jour le jeudi 2 décembre 1999
Les négociations au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), réunie à Seattle (Etats-Unis), ont commencé mercredi 1 S,er décembre alors que les manifestations se poursuivaient dans les rues de la ville. Le maire a prolongé le couvre-feu jusqu'à la fin des débats, prévue vendredi.
Au centre de conférences, protégé par d'importantes forces de l'ordre, les débats se sont engagés autour d'une proposition européenne élaborée par le commissaire Pascal Lamy. Afin de prendre de court les Américains, M. Lamy a rédigé un texte de compromis pour rallier le plus grand nombre possible de pays face aux thèses américaines. Censée respecter les positions des Quinze, cette initiative a cependant conduit cinq pays européens à accuser la Commission « d'avoir outrepassé son mandat ». Il s'agit de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Italie, du Danemark et de la Belgique. M. Lamy ne remet pas en cause le principe des subventions agricoles, mais il semble lâcher du lest s'agissant des biotechnologies en acceptant qu'un groupe de travail soit constitué sur ce sujet. La veille, M S,me Voynet, ministre français de l'environnement, avait totalement exclu que ce sujet soit traité par l'OMC, estimant qu'il s'agit d'une porte ouverte aux importations de produits génétiquement modifiés. Un des représentants de la Confédération paysanne a dénoncé, dans la position du commissaire européen, des « abandons sur le principe de précaution en matière de sécurité alimentaire ». De son côté, Bill Clinton, venu à Seattle, a défendu les positions américaines favorables au développement du libre-échange. Le président américain, sensible aux arguments des manifestants anti-OMC, a estimé nécessaire la prise en compte de la dimension sociale et de l'environnement dans le commerce mondial.