Pepys once, twice. . .

Yoshie Furuhashi furuhashi.1 at osu.edu
Sun Nov 26 23:27:10 PST 2000


Hi Rob & Tom:


>It's been a good while since I had the beak in the marvellous Mr Pepys
>diary, but wasn't he apt to pop by Hyde Park on his way home from Admiralty
>Gate for a quick kneetrembler? And he mentioned that with very little
>apparent angst. And it was also Pepys who averred that 'chastity is a lack
>of generosity', no? And all that stuff, he unashamedly left in his wake.

I see an intriguing unity of opposites in Samuel Pepys: a hard-working civil servant of a very humble origin, mindful of Protestant work ethic through self-denial, but a connoisseur of (post-Puritan) music & theater in Restoration London; he attended the grammar school whose ex-pupils included Oliver Cromwell, witnessed & rejoiced in the execution of Charles I, but became one of the most successful bureaucrats of the Restoration (during his Naval career, he doubled the British Navy's fighting strength & made it a fit vehicle for the British Empire)....


>Wonder if *L'ecole des filles* is still available. If it made Saucy Sam
>blush, it musta had something other than run-off-the-mill sexual
>exploitation or simple promiscuity about it, I reckon.

I have never read it, but here's info if you like to track it down:

***** Sur l'Escole des filles. Notre liste signale la saisie d'un ou plusieurs exemplaire(s) manuscrit(s) de cet ouvrage en octobre 1669 - le copiste confirmant ce caractère manuscrit en précisant : « depuis imprimé à Amsterdam ». On sait que L'Escole des filles ou la philosophie des dames, « premier livre délibérément obcène écrit en langue française » (Lachèvre), composé peut-être par Paul Scarron avec la complicité de son épouse Fanchon d'Aubigné (future Mme de Maintenon et future épouse morganatique de Louis XIV)(5), avait été imprimé dès 1655 à Paris, chez Louis Piot, avec la fausse adresse : « A Leyden »(6). Cette première édition tirée à 300 exemplaires fut assez rigoureusement supprimée (263 ex. environ auraient été brûlés avec l'effigie de Michel Millot, auteur présumé). C'est cette même édition qu'on retrouveen 1661 dans la table du cabinet secret que Nicolas Fouquet, surintendant des Finances, avait fait aménager pour sa maîtresse : on trouva, disent les inventaires légaux, « un seul petit livre intitulé l'Eschole des filles, imprimé à Leyden, si sale, si impudique et si infâme, que nous avons cru devoir le faire brûler, puisqu'il ne pouvait servir à rien qu'à corrompre les esprits entre les mains de qui il seroit tombé »(7). Fouquet avait probablement obtenu ce livre de son protégé Scarron. Quatre autres impressions antérieures à 1669, hollandaises selon toute apparence, sont signalées par les bibliographes : celles « suivant la copie imprimée à Paris » (probablement Amsterdam, Jansson) de 1665 et 1667, et deux de 1668 à « Fribourg, Roger Bontemps », et « Paris, Chamboudry ». On imagine que ces éditions ne furent pas moins pourchassées que la première(8). La liste ci-dessus atteste que l'ouvrage circula aussi sous forme manuscrite (quelquefois sous le titre L'Escole des filles du tems?)(9). Un autre témoignage confirme que des manuscrits circulaient déjà en 1659, l'imprimé devant être bien plus rare encore, et cela dans la Bastille même : une lettre à Colbert conservée à l'Institut(10) et publiée par Ravaisson fait déjà état de manuscrits de l'ouvrage licencieux : « MM. Gérardin et Salé ont fait copier un livre très-méchant, lequel a été brûlé par la main du bourreau, nommé l'Ecole des filles, duquel livre on fait transcrire plusieurs copies que l'on débite aux autres prisonniers »(11). <http://lancelot.univ-paris12.fr/lc4-2m.htm#note2m5>

(5). Sur L'Escole des filles, voir F. Lachèvre, Les OEuvres libertines de Claude le Petit, parisien brûlé le 1er septembre 1662, s.l., 1918, p. XVIII-XX et 191, mais surtout : " L'Escole des filles " dans Mélanges, Paris, Champion, 1920, p. 82-126, et " Scarron et le procès de L'Escole des filles (12 juin-7 août 1655) ", dans Un point obscur de la vie de Scarron. Scarron et sa gazette burlesque (14 janvier-22 juin 1655), Paris, L. Giraud-Badin, 1929, p. 11-25. Dans ce dernier ouvrage, Lachèvre adopte une sugestion de Pierre Louys selon laquelle Scarron et sa femme (ainsi que la veuve Faret) furent à l'origine du roman. Michel Millot l'aîné, considéré auparavant comme l'auteur, n'aurait été en fait qu'un exécutant. Claude Le Petit, qui sera brûlé en Grève en 1662 pour Le Bordel des Muses et d'autres écrits de la même veine, est quant à lui l'auteur du madrigal adressé à " M. Militot " placé dans les feuillets préliminaires de L'Escole des filles (Autheur foutu d'un foutu livre...). Le frontispice avait été gravé par François Chauveau. Le manuscrit original avait été saisi le 12 juin 1655 au domicile de Jean L'Ange, gentilhomme du roi.

[The rest of the endnotes omitted but available at <http://lancelot.univ-paris12.fr/lc4-note.htm#bdp2m11>] *****

***** Ce choix de textes de libertins du XVIIe siècle s'achève sur 'l'Ecole des filles', attribué à Michel Millot, qui fait transition entre le libertinage théorique et la licence des moeurs que prôneront les libertins du XVIIIe siècle. Deux jeunes femmes passent en revue toutes les 'mignardises et délicatesses de l'amour'. La conclusion qu'on en peut tirer est que le plaisir sexuel a besoin, pour être pleinement humain, d'être raconté. La modernité critique jette, avec cet ouvrage, l'une des fondations à la fois émancipatrice et intime du rationalisme contemporain. L'introduction du langage dans la formation du désir est acte de civilisation par excellence.

Des 'libertins érudits' du XVIIe siècle au prétendu 'immoralisme' de ceux du XVIIIe siècle, de l'anonyme 'Ecole des filles' à 'la Philosophie dans le boudoir' que vient d'éditer la Pléiade dans le troisième tome des oeuvres de Sade (2), le fil conducteur est le primat de l'expérience sur le dogme (scientifiquement, les libertins se réfèrent à Bacon, puis à Locke puis à Newton). Face aux collusions modernes de l'attitude religieuse et de la pratique politique, le libertinage a encore de beaux combats devant lui.

<http://www.humanite.presse.fr/journal/1998/1998-12/1998-12-24/1998-12-24-038.htmlhttp://lancelot.univ-paris12.fr/lc4-note.htm#bdp2m11> *****

So, Pepys' discomfort may have been rooted in not only the book's obscenity but also its political import.

On the personal level, Pepys was having an affair with his wife Elizabeth's hired companion Deborah Willet, which was discovered later in the same year (1668).


>Interesting, too, that schoolgirls were already fetishised in the 1670s. Or
>mebbe it's just that they were all taken off the market in their teens in
>those days, and that they were oft as not drained crones by thirty and dead
>by forty - ie there was no other category of lust-worthy lass about whom to
>fantasise ...

Have you read Denis Diderot's _The Nun_, Marquis de Sade's _Juliette_, etc.? Perhaps, in the course of philosophical development up to & during the Enlightenment, sexuality of young women ("corrupted" in the convent in _The Nun_, "emancipated" by the libertine abbess in Juliette, etc.) served as one of the metaphoric expressions of struggles against feudalism.

Yoshie



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